Texte à méditer :  

" Le mot résister doit toujours se conjuguer au présent. " 

  
Lucie Aubrac

Présentation

Le Comité Départemental de l’Ardèche de l'Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance ( A.N.A.C.R ), est heureux de vous accueillir sur son site. Ce site nous le dédions à la mémoire de toutes les Résistantes et Résistants, aux Déporté(e)s, et à toutes les victimes de la barbarie nazie.

La mémoire de celles et ceux qui se sont battus pour nos libertés, qui ont connu la clandestinité, la souffrance physique et morale, l'internement, la torture, l'univers concentrationnaire, la mort lente ou l'exécution, mérite bien de passer à la postérité, comme la mémoire des valeurs pour lesquelles ils se sont engagés.

Pour cela, l'A.N.A.C.R-Ardèche, association pluraliste et démocratique qui s’inscrit dans l’exacte ligne de l'esprit du C.N.R, est engagé depuis de nombreuses années dans ce combat pour promouvoir et défendre ces idéaux. Elle dénonce aussi avec force et sans concession, le négationnisme et toutes les formes de falsification ou d'instrumentalisation de l'Histoire. 

Toute personne attachée aux valeurs de solidarité, de générosité, de courage, de patriotisme, de respect de la personne humaine, de démocratie, de paix, qui étaient celles des Résistantes et des Résistants, peut rejoindre notre association, pour participer selon ses possibilités à diffuser et pérenniser ces valeurs universelles, à travers les cérémonies commémoratives et notre travail de mémoire. 

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Pourquoi et comment je suis entré en Résistance

Témoignage de JEAN FOURAISON, disparu le 1 novembre 2016:

C'est complexe. .. et à la fois lointain et bien présent... 13 ans en septembre 1939. J‘étais jeune. bien jeune. ..

Assez vite toutefois, il m'apparut que le gouvernement de Vichy n'offrait pas de perspective généreuse et même pas de perspective du tout. Il prônait Ia patience, la résignation, la soumission, l'expiation des fautes (Iesquelles avions nous donc commises, nous adolescents?). De juin 1940 a   milieu 1942, ce fut une période de restrictions sévères, de disette, de misère, avec en toile de fond, une propagande anti-alliée atteignant souvent le ridicule. Dans cette lourde grisaille, cet étouffement aucune lueur d'avenir. Un horizon bouché, vite insupportable aux jeunes que nous étions.

L'espoir apparaissait de plus en plus du coté de DE GAULLE, des résistants et cet espoir se fortifia a partir de juin 1942 (débarquement allié en Afrique du Nord, victoire russe de Stalingrad). Le cours de la guerre basculait. Comme beaucoup, je le compris.

Apres l'occupation de la zone sud, en novembre 1942, se développa de plus en plus violemment un sentiment de rejet de I ‘occupant. Je n’y échapperai pas, moi qui presque quotidiennement dans les Lycées de TOURNON, à partir d’octobre1943, était en contact avec la "race des vainqueurs". Ce sentiment cohabita avec une soif de liberté qui alla elle aussi en s'exacerbant à mesure que Vichy multipliait les mesures autoritaires et discriminatoires (par exemple écarter les juifs et francs-maçons des administrations : je me destinais alors à I ‘Ecole Normale). L'occupant, devant l'opposition des populations, aggrava encore les mesures contraignantes (couvre-feu, remise des armes de chasse, réquisition des civils pour "garder" les voies ferrées). De plus, nous devenions les témoins de ce qu'était  la dictature nazie. l"'ordre nouveau" : arrestations à Tournon des frères THEVENON, (des voisins), des frères REYNAUD, puis de Johan GAY en avril-mai 1943, répression par la force d’une manifestation de 35 jeunes désignés pour Ie STO (1) à Tournon toujours en mai 1943, contacts  fortuits  avec des gens contraints de se cacher.

De tout cela, naquit très vite un sentiment de révolte de plus en plus violent au fur et à mesure que la situation s'aggravait, mais aussi que les actions des résistants (que la presse de Vichy ne pouvait plus passer sous son silence) devenaient nombreuses et efficaces (à Tournon, exécution d'un Commissaire de Police en novembre 1943, tracts, journaux clandestins, multiples sabotages de voies ferrées.)

On ne pouvait plus ne pas prendre parti. Je compris que ma place était avec les résistants. Que l‘avenir était du côté de ces hommes (que les journaux d'alors présentaient d'ailleurs comme des voyous et des agents de l’étranger). Pour être franc; je dois avouer que l'appel de la Resistance, c’était alors aussi pour moi, un peu l'appel de l’aventure.

Je crois que beaucoup de jeunes ont ressenti  cela, sans avoir bien conscience des risques énormes qu'ils encouraient.

J'ai fait comme beaucoup. .. Je n'ai pas choisi... Je suis allé vers l'organisation avec laquelle j'ai pu avoir des contacts : il s'est trouvé qu’il s'agissait des FRANCS-TIREURS et PARTISANS FRANCAIS (FTPF). Je ne savais pas alors à quoi correspondait ce sigle.

N'ayant pas de TSF à la maison, j'allais souvent écouter RADIO-LONDRES chez un voisin, M. Raymond ROUMEAS, transporteur de son état. J'aidais à l’occasion ses enfants, deux jumeaux de quatre ans mes cadets, à faire leurs devoirs. Ce brave homme, authentique résistant qui devait être abattu en août 1944 par une sentinelle allemande, employait de façon  irrégulière un Tournonais que j'avais connu avant-guerre (il m'avait appris à nager, étant moniteur bénévole a I'UNION NAUTIQUE et de SAUVETAGE). Nous bavardions à quatre, le chauffeur permanent de l'entreprise se joignant a nous. Mon ancien moniteur : Henri DARD, dit "RICOU", une figure tournonaise bien connue, avait constitué un groupe de résistants "légaux" (2)  particulièrement impliqué à partir de fin 1943 - début 1944 dans les sabotages de toutes sortes, groupe qui devint plus tard Ia 7103ème  bis. Compagnie FTPF. C'est avec eux que j'ai commencé à aider (bien modestement) la Resistance. Et cela jusqu'a mon départ en juin 1944, dans une Compagnie constituée et armée : la 7101ème cie FTP F, basée dans la région de LAMASTRE...

                                                                                                                                                                         Jean FOURAISON (« Nanou »)

                                                                                                                                                                          (7101-puis 7114èmecie FTPF)

(1) STO : Service du Travail Obligatoire : réquisition forcée des jeunes Français pour aller travailler dans les usines allemandes.

(2) Résistants qui agissaient tout en menant une vie apparemment normale chez eux et à leur travail.


Date de création : 05/11/2016 16:22
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Commémorations

75ème ANNIVERSAIRE DE LA LIBERATION D’ANNONAY

     

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 Les adhérents du comité local d’Annonay de l’ANACR (Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance) en collaboration avec la Mairie d’Annonay ont voulu donner un relief particulierà ce 75ème anniversaire de la Libération d’Annonay le 6 juin 2019.

Il ne faut pas oublier qu’Annonay fût la 1ère ville de France à être libérée

 Aussi le programme fut varié et haut en couleurs. A 16heures, Place de la liberté début de la commémoration avec la lecture par Yves Boulanger, membre de l’ANACR du texte de Jacques de Sugny, Président du Comité de libération  "La République est rétablie...Maintenant que le signal de l'attaque est donné, il faut s'unir et combattre. Les cheminots doivent arrêter tous les transports de l'ennemi...La grève insurrectionnelle des travailleurs doit être immédiate et totale..."

Ensuite les élèves des écoles primaires d’Annonay et de Vanosc, des Collèges des Perrières et de La Lombardière, du Lycée Boissy d’Anglas ont lu des textes sur la Liberté

L’estrade était trop petite pour accueillir toute cette jeunesse, un  moment fort en présence des Elus de la Ville d’Annonay et de la Communauté d’Agglomération, de Françoise de Sugny, fille de Jacques de Sugny, de Monsieur Legendre, Directeur de l’ONAC, de nombreux membres de l’ANACR départementale (Président, Vice- Président, secrétaire départementale, Porte Drapeaux) et locale, des représentants du Musée de la Résistance, des associations d’anciens combattants et une foule nombreuse. De plus l’association La Vanaude et des particuliers exposaient cars et véhicules d’époque.
Ensuite  tout le monde s’est mis en place derrière les porte-drapeaux et les enfants agitant des petits drapeaux tricolores pour rejoindre la Place de la Libération pour la cérémonie officielle. Après les discours les élèves des 2 Collèges ont lu des témoignages, la Chorale Chœur fidèle  a repris des chants d’époque et cette journée s’est terminée par le traditionnel verre de l’amitié, le club de danse de Roiffieux, la Chorale et le trio musette qui assuraient l’animation.